Le blog Droit administratif

Aller à l'accueil | Aller à la table des matières |
11 10 2007

Les mélanges Favoreu

Mélanges Favoreu

C’est un imposant volume de Mélanges, à l’image de la carrière, de l’œuvre et de l’influence sur le droit français de son dédicataire, que viennent de livrer les éditions Dalloz. Il fallait au moins 1800 pages et 100 contributions pour honorer le doyen Favoreu, parti en septembre 2004. Divisés en quatre parties les Mélanges Favoreu s’organisent autour d’une distinction chère au doyen d’Aix-en-Provence : le droit constitutionnel institutionnel, le droit constitutionnel normatif et le droit constitutionnel substantiel, auxquels ont été adjoints une partie consacrée spécifiquement à la justice constitutionnelle. Les plus grands noms du droit public français ont collaboré à l’élaboration de cet ouvrage ainsi que de nombreux professeurs étrangers et membres de juridictions constitutionnelles de part le monde, parfois dans leur propre langue, soulignant l’importance de la pensée de Louis Favoreu dans le droit constitutionnel aussi bien national qu’étranger.

Lauréat de la faculté de droit de Paris en 1962 pour sa thèse de doctorat devenue un classique du droit public français (Le déni de justice en droit public français, thèse, LGDJ, BDP, t. 61, 1964), le doyen Favoreu y a été l’assistant des Professeurs Georges Vedel et Marcel Waline. Il s’installe définitivement à Aix-en-Provence en 1967 où il fondera « l’école aixoise ». Il serait périlleux de vouloir résumer son immense carrière, on se souviendra notamment qu’il fut doyen et Président de la Faculté de droit d’Aix-en-Provence, Président du concours d’agrégation de droit public en 1997-1998, Président de l’association française des constitutionnalistes de 1987 à 1999, Conseiller de tribunal administratif, vice-président de la Cour constitutionnelle de Bosnie-Herzégovine, directeur de la Revue française de droit constitutionnel, rédacteur en chef de l’Annuaire international de justice constitutionnelle.

L’œuvre doctrinale du doyen Favoreu s’avère tout aussi difficile à synthétiser. Il fut notamment l’auteur des Grandes décisions du Conseil constitutionnel en collaboration avec Loïc Philip et du tout aussi célèbre contentieux constitutionnel des actes administratifs. Voici un simple échantillon de ses articles les plus connus :

« Le Conseil constitutionnel, régulateur de l’activité normative des pouvoirs publics », RDP, 1967, p. 5
« Le principe de constitutionnalité », Mélanges Charles Eisenmann, Ed. Cujas, 1977, p. 33
« Les règlements autonomes existent-ils ? », Mélanges Georges Burdeau, LGDJ, 1977, p. 405
« L’apport du Conseil constitutionnel au droit public », Pouvoirs, n° 13, 1980, p. 17
« L’influence de la jurisprudence du Conseil constitutionnel sur les diverses branches du droit », Mélanges Léo Hamon, Economica, 1982, p. 235
« Le Conseil constitutionnel et l’alternance », RFSP, 1984, p. 1002
« Le droit constitutionnel, droit de la Constitution et constitution du droit », RFDC, 1990, p. 71
« Modèle européen et modèle américain de justice constitutionnelle », AIJC, 1988, p. 51
« Constitutionnalité des actes administratifs (contrôle de la) », RDCA, 1992
« La constitutionnalisation du droit », Mélanges Roland Drago, Economica, 1996, p. 25
« Légalité et constitutionnalité », CCC, 1997, p. 73

Ci-dessous, la table des matières de l’ouvrage :

GHEVONTIAN (R.), « Louis Favoreu et l’Université », p. 3
PINI (J.), « Louis Favoreu, l’enseignant », p. 7
RENOUX (T. S.), « Louis Favoreu et le principe de la séparation des pouvoirs », p. 13
STIRN (B.), « Louis Favoreu et le Conseil d’Etat », p. 27
DELPEREE (F.), « La Préface », p. 27

PREMIERE PARTIE : LA JUSTICE CONSTITUTIONNELLE

BACOYANNIS (C.), « Le débat récent sur la nécessité d’une institution de justice constitutionnelle », p. 41
BREWER-CARIAS (A. R.), « Le recours d’interprétation abstrait de la Constitution au Venezuela », p. 61
CARDOSO DA COSTA (J. M.), « La Cour constitutionnelle portugaise face à une Constitution en changement », p. 71
CHEVALLIER (J.), « Le juge constitutionnel et l’effet Becket », p. 83
CRUZ VILLALON (P.), « Le contrôle a priori en Espagne, vingt ans après sa suppression », p. 95
BECHILLON (D. de), « Plaidoyer pour l’attribution aux juges ordinaires du pouvoir de contrôler la constitutionnalité des lois et la transformation du Conseil constitutionnel en Cour suprême », p. 109
DUPRAT (J.-P.), « Le modèle de la Cour suprême américaine dans les réformes constitutionnelles actuelles en Grande-Bretagne », p. 131
FROMONT (M.), « La notion de justice constitutionnelle et le droit français », p. 149
GARANT (P.), « La justice constitutionnelle canadienne : 20 ans de renouveau (1985-2005) », p. 165
GARLICKI (L.), « Vingt ans du Tribunal constitutionnel polonais », p. 191
GONCALVES FERREIRA FILHO (M.), « L’évolution du contrôle de constitutionnalité au Brésil », p. 209
LE POURHEIT (A.-M.), « L’injustice constitutionnelle », p. 223
MAGNON (X.), « Orientation théorique et choix méthodologique de l’école aixoise de droit constitutionnel : réflexions et tentatives de reconstruction », p. 233
MASTOR (W.), « La part prudentielle dans l’œuvre jurisprudentielle (Aristote au Palais-Royal) », p. 255
MELIN-SOUCRAMANIEN (F.), « Du déni de justice constitutionnelle en droit public français », p. 277
MESTRE (J.-L.), « Le contrôle de la constitutionnalité de la loi par la Cour de cassation sous la IIe République », p. 291
MIRANDA (J.), « O Tribunal Constitucional português », p. 311
PARDINI (J.-J.), « L’opération de qualification des faits dans le contrôle de constitutionnalité des lois », p. 335
PHILIP (L.), « Dialogue sur la jurisprudence du Conseil constitutionnel », p. 361
PHILIPPE (X.), « Brèves réflexions sur les relations entre « justice transitionnelle » et Constitution », p. 373
PIERRE-CAPS (S.), « Le Conseil constitutionnel et la question du demos », p. 387
PIZZORUSSO (A.), « Un cas de « déni de justice » dans le système italien de justice constitutionnelle », p. 399
SAUNDERS (C.), « Judicial dialogue in common law countries », p. 413
SEVERINO (C.), « Le Conseil constitutionnel et le droit vivant : mythe ou réalité ? », p. 429
STARCK (C.), « La Cour constitutionnelle fédérale. Son rôle et ses effets », p. 455
VERDUSSEN (M.), « Un procès constitutionnel légitime », p. 473
WALINE (J.), « Existe-t-il un gouvernement du juge constitutionnel en France ? », p. 487

DEUXIEME PARTIE : LE DROIT CONSTITUTIONNEL INSTITUTIONNEL

BADINTER (R.), « Une exception française : les anciens présidents de la République au Conseil constitutionnel », p. 513
CAPORAL (S.), « Les origines américaines de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 », p. 523
CARCASSONNE (G.), « Changer de régime sans changer de Constitution : l’initiative des acteurs », p. 543
CARPENTIER (E.), TREMEAU (J.), « La confrontation de la loi à la Constitution par le juge ordinaire. Qu’en pensez-vous ? », p. 553
CEA EGANA (J. L.), « iFinalmente, la constitucion de Chile. Fue Reformada ! », p. 581
DE CACQUERAY (S.), NICOLAS (G.), « Le Parlement et l’adoption des normes sanitaires », p. 593
DU BOIS DE GAUDUSSON (J.), « Défense et illustration du constitutionnalisme en Afrique après quinze ans de pratique du pouvoir », p. 609
DELCAMP (A.), « Contrôle de constitutionnalité et autonomie locale », p. 629
DIEMERT (S.), « La Constitution, l’autodétermination des populations d’outre-mer et l’appartenance à la République : nouvelles perspectives », p. 637
DRAGO (G.), « Le périmètre de la loi », p. 661
FRANGI (M.), « Les langues régionales, enjeu constitutionnel ? », p. 673
GANZIN (M.), « La dynamique du concept « jus naturaliste » de Constitution (1751-1789) », p. 689
GELARD (P.), « Quelques conseils au constitutionnaliste de droit comparé », p. 705
GOYARD (C.), « Les langues, la nation et la Constitution française », p. 713%% JACQUINOT (N.), « Le juge administratif et le juge constitutionnel face à l’état d’urgence », p. 729
KNAPP (B.), « L’éducation dans la Constitution : l’exemple de la Suisse », p. 747
KOVAR (R.), « L’emprise du droit communautaire sur le régime du retrait des actes administratifs nationaux », p. 767
LUCHAIRE (F.), « Un concept inutile : la souveraineté », p. 789
LUCIANI (M.), « Costituzionalismo irenico costituzionalismo polemico », p. 795
MAUS (D.), « La Ve République, hier, aujourd’hui, demain », p. 821
MAZIAU (N.), « La Bosnie-Herzégovine en devenir, douze ans après Dayton. Changements attendus et perspectives », p. 837
MEYER-HEINE (A.), « Cours suprêmes et transition démocratique : éléments de réflexion tirés du cas ukrainien », p. 857
PASSAGLIA (P.), « Présidentialisme versus collégialité ? A la recherche des modèles d’organisation des cours constitutionnelles », p. 875
ROUSSEAU (D.), « Le nouvel horizon du droit constitutionnel », p. 887
ROUX (A.), SCOFFONI (G.), « Autonomie régionale et formes de l’Etat », p. 895
RUDELLE (O.), « Idée républicaine, lois fondamentales, résistance constitutionnelle, de Claude Nicolet à Michel Debré en passant par Marc Bloch et Alexis de Tocqueville. Droit, histoire et mémoire », p. 915
TURPIN (D.), « Plaidoyer pour la Constitution de la Ve République », p. 937
UENO (M.), « La crise du constitutionnalisme. A propos du projet de nouvelle constitution du parti libéral démocrate », p. 953
VERPEAUX (M.), « Les avatars récents de l’indépendance des membres du Conseil constitutionnel », p. 969

TROISIEME PARTIE : LE DROIT CONSTITUTIONNEL NORMATIF

AMSELEK (P.), « Une fausse idée claire : la hiérarchie des normes juridiques », p. 983
AVRIL (P.), « Le traité instituant une Constitution pour l’Europe ou la cloche fêlée de Philadelphie », p. 1015
BAUDREZ (M.), « Les règlements autonomes existent-ils en Italie ? », p. 1029
BLUMANN (C.), « Un mimétisme à l’envers : le contrôle de constitutionnalité des engagements externes en droit constitutionnel et en droit communautaire », p. 1039
BON (P.), « Le contrôle des actes non législatifs du Parlement : toujours un déni de justice ? », p. 1065
BOYER (A.), « La spécificité du contentieux des lois de pays », p. 1083
BOYER-MERENTIER (C.), « L’article 74-1 de la Constitution », p. 1101
COHEN-JONATHAN (G.), « La fonction quasi constitutionnelle de la Cour européenne des droits de l’homme », p. 1127
DE VERGOTTINI (G.), « La fonction arbitrale de la Cour constitutionnelle italienne dans l’évolution du modèle régional », p. 1155
DELVOLVE (P.), « Le nouveau statut des délégations de signature », p. 1173
DIEZ PICAZO (L. M.), « Limites internationales au pouvoir constituant », p. 1191
DOUENCE (J.-C.), « Le Conseil constitutionnel et la prohibition de la tutelle d’une collectivité territoriale sur une autre », p. 1209
DUBOUIS (L.), « Le service public et le traité établissant une Constitution pour l’Europe », p. 1219
FERNANDEZ SEGADO (F.), « Le contrôle de « communautariété » de l’ordre juridique interne réalisé par le juge national et ses conséquences sur le système constitutionnel », p. 1231
FLAUSS (J.-F.), « Les cours constitutionnelles et la règle du délai raisonnable : le contrôle de la Cour européenne des droits de l’homme », p. 1263
GAIA (P.), « Le Conseil constitutionnel et l’Europe », p. 1279
LEVADE (A.), « La constitutionnalité des lois de transposition entre conformité et compatibilité. Esquisse d’un bilan de la jurisprudence « européenne » récente du Conseil constitutionnel », p. 1291
MATHIEU (B.), « Le contrôle des lois de transposition des directives communautaires par le Conseil constitutionnel ou les difficultés du cartésianisme », p. 1307
MELLERAY (F.), « En a-t-on fini avec la « théorie » des actes de gouvernement ? », p. 1317
MODERNE (F.), « La dialectique pluralisme – concentration dans le secteur de l’audiovisuel. (après la décision du Conseil constitutionnel n° 2004-497 DC du 1er juillet 2004 et la loi n° 2004-669 du 9 juillet 2004) », p. 1329
OLIVA (E.), « Normes de constitutionnalité ou normes constitutionnelles : l’ambiguïté des lois organiques foncières », p. 1349
PACTET (P.), « Le Conseil constitutionnel et l’œuvre constituante », p. 1373
RUBIO LLORENTE (F.), « La relation entre les juridictions espagnoles et les juridictions européennes », p. 1387
SIMINA TANASESCU (E.), « Constitutionnalisation ou codification du droit européen ? », p. 1411
SOLOZABAL ECHAVARRIA (J. J.), « Les relations entre le droit européen et national sous le contrôle du Tribunal constitutionnel espagnol », p. 1421
TERNEYRE (P.), « Les rapports hiérarchiques entre Constitution, loi et contrat en droit positif français », p. 1435

QUATRIEME PARTIE : LE DROIT CONSTITUTIONNEL SUBSTANTIEL

ALCARAZ (H.), « La théorie de l’état de la législation antérieure et la protection des droits et libertés », p. 1453
BERNAUD (V.), « Les droits constitutionnels des travailleurs au cœur de l’évolution du contrôle de constitutionnalité du Conseil d’Etat. De l’arrêt Dehaene à l’arrêt Syndicat national des huissiers de justice… », p. 1487
CHEROT (J.-Y.), « Les droits fondamentaux au travail et la globalisation. Un nouveau modèle de droit global ? », p. 1505
FATIN-ROUGE STEFANINI (M.), « L’exigence constitutionnelle de clarté et de loyauté des consultations », p. 1525
GASSIN (R.), « Les lois répressives nouvelles devant le Conseil constitutionnel », p. 1553
GAY (L.), « Le principe constitutionnel de protection de la santé peut-il être au fondement d’une liberté ? Réflexions à partir de l’ordonnance de référé du Conseil d’Etat du 8 septembre 2005 », p. 1577
HIGUCHI (Y.), « La justice constitutionnelle et la « République » : le secret du succès d’un mariage difficile », p. 1607
KLEIN (C.), « Les débats politiques et le juge : le retrait de la bande de Gaza devant la Cour suprême israélienne », p. 1619
LAMARQUE (J.), « A propos de l’impôt de solidarité sur la fortune : retour sur deux décisions du Conseil constitutionnel », p. 1629
LECUCQ (O.), « Existe-t-il un droit fondamental au séjour des étrangers ? », p. 1637
LOUIT (C.), « Le droit fiscal et le sourire (ou petites histoires fiscales) », p. 1651
MOREAU (J.), « La liberté individuelle dans la jurisprudence du Conseil constitutionnel », p. 1661
PENA-SOLER (A.), « A la recherche de la liberté personnelle désespérément… », p. 1675
RASSON-ROLAND (A.), « L’apport de la Cour d’arbitrage à la construction d’un droit constitutionnel relatif aux libertés universitaires », p. 1709
TORRECILLAS RAMOS (D.), « Constitution et droits acquis au Brésil dans le droit comparé », p. 1723
TROPER (M.), « La Déclaration des droits et des devoirs de l’homme de la Constitution de l’an III », p. 1731
WEBER (A.), « Double ou triple protection des droits fondamentaux en Europe ? », p. 1747
WOEHRLING (J.), « Justice constitutionnelle, protection des droits et libertés et juridicisation de la vie politique au Canada », p. 1761

Commentaires

PO Caille dit :

Et comme d’habitude avec les Mélanges, c’est vraiment pas cher !

@ PO Caille

Même si je trouve également le prix des mélanges exorbitant :

Mélanges Favoreu : 0,01 euros la page
Mélanges Lachaume : 0, 08 euros la page
Mélanges Labetoulle : 0,10 euros la pages

Pas commode dit :

et toujours tellement passionnant…
Merci la science juridique.

question à 1000 francs dit :

quelqu’un sait-il pourquoi il n’a jamais été nommé membre du Conseil sontitutionnel ?

Pascal dit :

98 euros…nous ne vivons pas sur la même planète!!!

GJG dit :

"Qui dira de quelles Palmyre
Auront sacrifié les trésors
Tous ceux qui, pour pouvoir souscrire,
Souscrire toujours et encor,
Ont perdu la dot de leur fille
Mis sur la paille une famille,
Mais alignent sur vingt rayons
Tous les Mélanges qu’en dix lustres
Appelèrent cent noms illustres,
Par eux sauvés de perdition ?"

Ainsi Georges Vedel nourrissait-il son Ode aux souscripteurs de Mélanges, moqueuse à souhaits, d’une remarque toujours actuelle…

vasarely dit :

Est-ce la théorie normative de L. Favoreu qui a fait avancer la connaissance du droit constitutionnel français ou sa main mise sur la production des commentaires autorisés sur le droit constitutionnel qui en a fait un incontournable ?

Le billet est également en ligne sur le blog français de droit constitutionnel tenu par le Professeur Ribes :

bfdc.org/

Yvaral dit :

@ vasarely

Peut-on appeler mainmise le fait qu’il ait pendant longtemps été un des seuls à s’intéresser à la jurisprudence du Conseil constitutionnel et un des premiers à en mesurer l’impact sur notre système juridique ?
Une telle analyse est d’autant plus étonnante que les décisions du Conseil constitutionnel, en tout cas les plus importantes, sont parmi les décisions juridictionnelles les plus commentées. Qu’on regarde par exemple le nombre de commentaires des décisions relatives au droit communautaire…
Les chroniques à la RDP et à la RA sont tenues depuis longtemps par d’autres auteurs… Le même jugement, quel que peut réducteur me semble-t-il, doit-il être aussi porté sur ces auteurs ??

Didier Ribes dit :

@ Yvaral
Bien que partageant vos arguments, on s’en doutera, il me semble que la question posée plus haut ne méritait pas de réponse tant elle sonne comme une provocation gratuite et facile. Pour tout dire, je la trouve offensante non pas pour la personne concernée mais pour le reste de la doctrine qui a reconnu la qualité et l’apport de l’oeuvre réalisée sans devoir en partager toujours les conclusions, ce qui est bien normal.

Mais tel n’était pas l’objet premier de ce message. Je souhaitais remercier Alexandre Ciaudo pour sa contribution au blog français de droit constitutionnel et, je viens de le voir, pour le lien fait, en l’invitant à "récidiver", s’il le souhaite, sur les questions constitutionnelles de son choix.

Monsieur le Professeur Ribes,

Merci à vous d’accueillir une contribution du Blog Droit administratif, qui je l’espère n’est que la première.

Stéphane B. dit :

J’ai eu la chance d’avoir le doyen Favoreu en DEUG I (droit constitutionnel) et en licence (droit des libertés fondamentales) ; à l’époque aucun manuel n’était publié, ses cours magistraux étaient alors des "biens rares" (malgré une élocution parfois difficile, du fait je pense de la maladie) ; et l’on sortait de l’amphi en ayant l’impression d’avoir reçu un enseignement original, voire révolutionnaire, puisque la trame de son cours ne se retrouvait dans aucun manuel classique ; certains pensaient alors que le doyen Favoreu était un "illuminé", obsédé par la jurisprudence constitutionnelle ; or bien évidemment il n’en était rien, et l’histoire lui a donné raison puisque 2 Précis Dalloz ont vu le jour, 1 en Constit et 1 en DLF, et, fait notable, ces ouvrages ne sont pas l’oeuvre d’un seul homme mais d’une équipe de chercheurs, tous plus brillants les uns que les autres, et une dizaine d’années après avoir fini mon cursus universitaire, je m’aperçois que je suis toujours marqué par les enseignements du doyen Favoreu et de l’équipe du GERJC.

Bien évidemment je rejoins les personnes qui estiment que le prix des Mélanges est exorbitant ; je n’en comprends pas vraiment les raisons…

Je peux me tromper mais il me semble que le prix très élevé de l’ouvrage s’explique largement par des raisons éditoriales. La reliure du volume est de qualité, de même que le papier et l’impression. L’ouvrage est très volumineux. Le tirage est très faible. Le coût de fabrication est donc élevé alors que la diffusion reste faible. Le prix de revient pour l’éditeur s’avère nécessairement élevé.

etudiant dit :

Je dois rédiger un mémoire intitulé: "la constitutionnalisation du droit des contrats"…ces mélanges me seront donc, je pense, indispensable. Merci.

gdcc dit :

@Didier Ribes

Qu’y a-t-il de mal à offenser une doctrine qui s’offense de presque rien et qui est très souvent en dessous de tout…En tout cas, je ne vois pas ce que cela a de dérangeant. Alors qu’elle s’offense (la pauvre…)

Par ailleurs, je me demande si vous n’attribuez pas une gratitude et une reconnaissance de la doctrine française à l’égard de Louis Favoreu très excessive. N’est-ce pas votre tropisme aixois qui vous égare ?
La participation a des mélanges n’est pas autre chose qu’une volonté de figurer en bonne place dans un ouvrage visible. On cherche des contributeurs prestigieux, pas toujours très regardants pour celui à qui il est rendu hommage.

En revanche un élément fort qui permet de mesurer l’influence de LF, c’est le nombre d’agrégés aixois lorsqu’il fut président du jury d’agreg…un bon souvenir…

@ Vasarely et gdcc :

Je trouve navrant que vous vous permettiez de proférer des attaques ad personam, tout en vous cachant derrière l’anonymat.

D’ailleurs, si vos réflexions étaient aussi pertinentes que vous le prétendez, vous les auriez assumées en les signant de votre nom.

Groupons nous et demain dit :

@François Gilbert
Expliquez moi le lien de causalité entre la connaissance d’un nom et la pertinence de réflexions ou l’inverse. Je crois que Hume n’a qu’à bien se tenir…
Par exemple le fait que l’on connaisse votre nom ne signifie pas que c’est pertinent, ni que cela ne l’est pas (attention ce n’est pas une attaque ad personam). Comme je connais un peu de latin, moi aussi, je dirai que vote attaque contre moi est ad hominem. Vous pensez qu’en me décridibilisant, vous décridibilisez les thèses que je défends. C’est en général un vieux sophisme (de droite…cf Patrick Devedjian) pas très performant.

@ Groupons nous et demain :

Cela n’a rien à voir avec la rhétorique. C’est une question de civilité. Quand on offre à la vindicte le nom d’un autre, l’honneur commande que l’on propose aussi le sien…

Le chapitre est clos.

La parution des Mélanges Favoreu permet de faire le point sur le « Renouveau du droit constitutionnel » dans toutes les parties du monde. S’agissant d’une aire trop souvent oubliée, vous pouvez consulter sur le blog LA CONSTITUTION EN AFRIQUE

Renouveau du droit constitutionnel. Et l’Afrique?
la-constitution-en-afriqu…

Au plaisir d’échanger avec vous sur la-constitution-en-afriqu…

Stéphane Bolle
Maître de conférences HDR en droit public

L’avancement de ma lecture des différentes contributions à ces mélanges et un échange avec mes étudiants m’amène à poser ouvertement un débat : pensez-vous que le Conseil d’Etat va abandonner prochainement sa jurisprudence Arrighi ?

De nombreux indices le laissent penser :
– la multiplication des exceptions au principe de l’écran législatif(CE, 1989, Nicolo ; CE, 1991, Quintin, ; CE, 2005, Syndicat des huissiers de France) qui font penser à la méthode de revirements de jurisprudence par "petits pas" (voir les thèse de Yves Gaudemet et Hughes Le Berre).
– La position ouverte du vice-président Sauvé sur la question, il l’a affirmé dans plusieurs colloques.
– Le sentiment du président Labetoulle au colloque sur les 50 ans du GAJA que cette réforme constituerait un des "futurs grands arrêts" (Les solutions des arrêts Gardedieu et Tropic Travaux avaient été envisagés à ce moment).
– Le sursaut de la doctrine dans les présents Mélanges

L’année 2007-2008 verra-t-elle la fin de l’écran législatif en matière de contrôle de constitutionnalité des lois ? Quel sera l’impact des propositions de la commissions Balladur sur une éventuelle ouverture de l’exception d’inconstitutionnalité devant le Conseil constitutionnel ?

Sidney dit :

Je ne peux que moi aussi regretter le prix de cet ouvrage qui me reste inaccessible.

Le Doyen Favoreu et l’équipe du GERJC m’ont aussi beaucoup marquée.

Didier Ribes dit :

@ gdcc
Je ne peux que regretter que vous ne voyiez rien de mal à offenser la doctrine. Il est pour moi une valeur essentielle qui est celle du respect, lequel n’exclut pas la critique. Mais il est vrai qu’il est facile de jeter l’anathème sur toute une communauté scientifique sans argumenter le moins du monde et surtout en se cachant derrière un pseudonyme.

Je ne parle pas de gratitude de la doctrine à l’égard de Louis Favoreu. Cette dimension psychologique n’a pas lieu d’être. Mais que l’on soit aixois ou pas, seule la plus grande mauvaise foi pourrait conduire à considérer que les travaux de Louis Favoreu ne sont pas un apport important à la science française du droit constitutionnel de la fin du XXe siècle. Mais quel est votre tropisme ?

Je ne sais si vous avez déjà pu écrire dans des mélanges mais nombre d’auteurs le font pour rendre hommage au dédicataire. Par ailleurs, vous semblez oublier que nombre de contributeurs n’ont vraiment pas besoin d’écrire dans un mélange pour se donner quelque visibilité, leur renommée et le nombre très important de leurs publications suffisent largement à cela.

Enfin, et pour répondre à votre dernière remontée de fiel, le centre de Louis Favoreu a au moins un agrégé à tous les concours d’agrégation depuis le début des années 90. Et il ne les a pas tous présidés…

six dit :

c’est une etude tres interessante,louis favoreu est pour nous etudiant en droit un modele et une reference

peete-agore dit :

En effet … 98 euros … nous ne vivons vraiment pas dans le même monde …

peete-agore dit :

En effet … 98 euros … nous ne vivons vraiment pas dans le même monde …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.