Le blog Droit administratif

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01 11 2008

La doctrine, le droit administratif et les blogs

La doctrine est un objet juridique qui a déjà suscité d’intéressants débats sur la blogosphère. La lettre ouverte au Président de la République rédigée par certains Professeurs de droit français dénonçant un « excès de pouvoir » des institutions communautaires et la lettre en réponse d’autres Professeurs avaient notamment été relayées ici.

Il a en outre été question de s’interroger sur les rapports qu’entretient la doctrine du droit administratif avec les membres de la juridiction administrative et de tenter de dissiper quelques paradoxes. Cette question trouvera à n’en pas douter de nombreux éléments de réponse lors du colloque de l’Association française pour la recherche en droit administratif qui se tiendra en juin à Montpellier sur le thème de la doctrine.

Surtout, la question de la place et de la multiplication des blogs juridiques posée par Félix Rome dans une tribune du Recueil Dalloz (D., 8 février 2007, p. 361) avait trouvé un écho, notamment sur ce blog et sur celui du Professeur Houtcieff. La place que prennent les blogs vis-à-vis des éditeurs juridiques reste à préciser.

Le blog juridique peut-il être un lieu d’expression de la doctrine ? La doctrine de demain se trouvera-t-elle sur la toile ?. Inspiré par ces questions et la présentation qu’en a faite le Professeur Koubi, le Professeur Guglielmi a pris l’initiative de réunir plusieurs blogueurs autour d’une table ronde consacrée au thème « Doctrine juridique des blogs, Doctrine des blogs juridiques ». Cette réunion aura lieu le 5 décembre 2008 à 10h au CERSA 10, rue Thénard 75005 PARIS. Nous espérons vous y voir nombreux.

Commentaires

Bénédicte dit :

Bonjour,

Je n’ai pas eu l’opportunité de devenir enseignant-chercheur, pour des raisons qui – j’aime à le croire – n’ont rien à voir avec mes qualités d’étudiante.
Je me destine aujourd’hui à la profession d’avocat (actuellement à l’E.F.B. – I.D.P.A.).

Cependant, j’aimerais poursuivre des activités de recherche, et – pourquoi pas? – participer à l’aventure doctrinale de la Blogosphère.

Deux questions me taraudent:

– Faut-il être doctorant, enseignant ou un professionnel pour écrire sur le droit – et être pris au sérieux ?

– Comment trouver l’inspiration, les sujets de réflexions (intéressants, j’entends), sans, pour le coup, un guide maîtrisant l’art de l’article?

En somme, pour me jeter dans le bain, j’estime avoir besoin, à défaut d’un directeur de thèse, d’un "tuteur doctrinal".

Voilà, je m’en retourne à mes chères études, en espérant contribuer prochainement à la doctrine juridique.

Je vous souhaite à tous un excellent week-end,

Bénédicte

GJG dit :

On commence fort !

Voilà, dès la première réaction, les vraies questions essentielles.

En termes théoriques : qui sont les acteurs du système juridique,
qui sont les interprètes du droit, quelle est la force de la pensée ?

En fonction de la réponse qu’on y donne, les conceptions de ce qu’est la "doctrine juridique" varient évidemment.

Gaston Duguit dit :

Une petite question : la table ronde est ouverte à tous ?

JPhD dit :

Cette idée de "tuteur doctrinal" n’est pas mauvaise, mais sans doute délicate à mettre en oeuvre. Dans une certaine mesure, ce pourrait être le travail du directeur de thèse, toute proportion gardée, la direction de celui-ci devant théoriquement se limiter à la thèse. Néanmoins, on sait qu’un "bon docteur" – c’est-à-dire, pour le contexte qui nous occupe un docteur à même d’affronter les suites de la carrière universitaire – c’est un docteur qui a publié quelques articles, qui ne relèvent pas directement du domaine de sa thèse. C’est là que le directeur de thèse peut intervenir, pour orienter le sujet sur lequel faire un article, par exemple.

C’est du moins un point de vue que je soumets à la discussion, notamment des Directeurs de recherche qui fréquentent ce lieu de discussion !

Par ailleurs, ce blog offre un deuxième moyen de bénéficier d’une forme de tutorat : plusieurs fois, un des fondateurs de ce blog a soumis à la discussion des articles qu’il destinait à la publication (en les retirant ensuite, pour des raisons d’exclusivité éditoriale). Peut-être est-il ainsi envisageable d’ouvrir cet espace (et d’autres !!) à la discussion en vue de la formalisation définitive d’un article destiné à une publication dans une revue.

Enfin, et c’est sans doute là la "pièce maîtresse" du tutorat, même si elle n’intervient qu’a posteriori, le troisième moyen devrait provenir des revues elles-mêmes. Bien souvent, les revues qui refusent un article ne justifient que très sommairement leur refus. Bien au contraire – encore une fois, c’est un point de vue que je soumets ici ! -, si un rapport était rédigé (sans besoin qu’il fasse 10 pages, 1 ou 2 peuvent suffire) sur chaque article refusé, cela permettrait aux auteurs de voir les erreurs de méthode et de fond qu’ils ont pu commettre, afin de les corriger en vue d’une autre publication (ou d’une amélioration du premier projet).

D’autre part, pour rebondir sur "les vraies questions essentielles" cernées par le Prof. Guglielmi, en effet la définition de la doctrine juridique varie en fonction des "auteurs" que l’on décide d’inclure dans l’analyse du système juridique. Mais, pour répondre et peut-être rassurer Bénédicte, je ne pense pas que la doctrine que l’on pourra qualifier "d’universitaire" (de scientifique ? mais toute doctrine n’est-elle pas scientifique ?) doive nécessairement être écrite par des universitaires. Un avocat, un magistrat, plus généralement ceux que l’on appelle les "praticiens du droit" ont des analyses très pertinentes à livrer, qui peuvent précisément servir le travail de l’universitaire. On ne peut donc que déplorer le cloisonnement (parfois même… le mépris, osons le terme !) qui nourrit les relations (les non-relations) entre "universitaires" et "praticiens".

Ici encore, les blogs (que ce soit celui-ci ou d’autres) peuvent contribuer à faire tomber ce cloisonnement.

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